Les garçons de Gizeh
Le lendemain, à la fois triste de savoir que je ne reverrais plus Fernando (mon beau journaliste de Bilbao) et heureux de la chance incroyable de l’avoir rencontré, je suis retourné au Musée du Caire. Je voulais surtout revoir les grandes momies royales, celles de très grands pharaons tels Thoutmosis Ier, le père de la grande reine Hatchepsout (seule femme pharaon à part Cléopâtre à l’époque grecque des Lagides), Thoutmosis III, Aménophis III et le très célèbre Ramsès II. Que c’était étrange de voir ainsi ce vieillard asséché sous quelques restes de bandelettes, cet homme glorieux et puissant, ce quasi maître du monde d’alors, réduit maintenant à une apparence de terre et de sable, le ventre creux dont la peau se collait à la colonne vertébrale et dont le sexe écrasé ressemblait à un crapaud séché. Profondément ému devant ces momies royales qui me rappelaient la phrase qu’un diacre prononçait autrefois devant les papes nouvellement couronnés en leur lançant de la cendre sur les pieds: « Sic transit gloria mundi » ( C’est ainsi que passe la gloire du monde), je retrouvais ma chambre en soirée.
De retour à l’hôtel, je me suis renseigné sur les possibilités de me rendre le lendemain aux pyramides. Le préposé à la réception de l’après-midi, désireux comme tous les Égyptiens de ne pas perdre l’occasion de faire de l’argent, me proposa de m’y conduire le lendemain avec deux jeunes Américains de New York, clients de l’hôtel, avec lesquels cette excursion était déjà convenue. Pourquoi pas!, me dis-je. Surtout qu’il me fit une intéressante proposition. Il nous conduirait chez un ami qui élevait des dromadaires à Gizeh et nous ferions une longue promenade de deux ou trois heures autour des pyramides pour en admirer des points de vue divers. C’était super! Cette nuit-là, je m’endormis tout excité, mais mon excitation était plus culturelle que sexuelle pour une fois.
En sortant du Caire, on se dirigea directement sur la grande voie des pyramides de Gizeh. Avant de parvenir au stationnement de la grande pyramide, notre chauffeur tourna à gauche sur une petite route, forcément désertique, et s’arrêta, quelques kilomètres plus loin, devant une sorte de cabane servant de maison à côté de laquelle il y avait des bâtiments de tôle et de vieux bois servant d’abri à une bonne dizaine de dromadaires. Notre guide-chauffeur négocia un prix pour la journée et nous arrivâmes à une entente après de longues palabres.
Finalement, notre guide resta à la maison et les deux New-yorkais et moi partîmes avec un égyptien d’une trentaine d’années et un jeune homme d’environ 15 ou 16 ans. Nous formions une caravane en direction des collines de sable d’où apparaissaient dans toute sa majesté et sa gloire le fameux alignement des pyramides de Gizeh.
Notre promenade dura près de trois heures. On s’arrêtait pour prendre des photos, les Américains devrais-je dire….moi je n’avais pas mon appareil), pour grimper sur une petite pyramide parmi celles qui entourent les grandes ou simplement pour admirer ce décor unique et grandiose.
Nos caravaniers avaient tout prévu ou presque. On avait apporté des bouteilles d’eau, mais ils avaient aussi apporté des gourdes d’eau pour nous rafraîchir la nuque et des tissus pour recouvrir notre tête et notre figure. Ils avaient l’heur de prendre bien soin de nous. Vers la fin de l’après-midi, quand on retourna à la cabane, notre chauffeur nous indiqua que nos hôtes nous offraient une autre ballade, mais de nuit cette fois. On nous assura que le spectacle était inoubliable. J’en étais sûr. Je n’avais pas besoin d’être convaincu. Mais les deux New-yorkais voulaient rentrer. Le chauffeur proposa alors de les reconduire jusqu’à un poste de taxis (il paierait lui-même le taxi, car on avait déjà payé complètement le tour). Il m’offrit ensuite, pour une somme très raisonnable excluant son repas, de me conduire à un resto de Gizeh et de me ramener, après dîner, à la cabane pour ma promenade de nuit. J’étais ravi de cette proposition. Je ne savais pas qu’elle m’entraînerait bien au-delà de la simple balade à dos de dromadaire.
La nouvelle caravane de nuit se composait des deux guides de l’après-midi et d’un autre jeune de 15 ou 16 ans qui pouvait être l’ami ou le cousin du premier. Il m’est difficile de raconter les extraordinaires sensations qui me parcouraient à mesure qu’on avançait dans les dunes et que les pyramides se dressaient devant moi dans la nuit, au milieu de cette douce fraîcheur portée par une brise légère, transportant des parfums subtils de sables. C’était presque magique. J’étais comme un enfant qu’on aurait sorti d’un rêve pour lui présenter dans une clairière du pôle Nord, le ‘vrai’ Père-Noël au milieu de ses rennes.
Magnifique! Je ne pouvais pas imaginer que mes compagnons voyaient ce spectacle tous les jours, depuis leur naissance peut-être, et que leurs intérêts pouvaient être orientés ailleurs…sur moi par exemple, touriste encore assez jeune et agréable de sa personne, dont la présence parmi eux devait leur apparaître très singulière, là, dans le désert, la nuit, et sans femme. Les musulmans en effet considèrent que les femmes doivent rester à la maison, mais ils s’étonnent paradoxalement que les occidentaux voyagent parfois sans leur femme.
On parvint à un lieu magique, sorte de cuvette entre deux collines de sable, d’où le point de vue des pyramides était à couper le souffle. La caravane s’arrêta. Mes accompagnateurs descendirent de leur monture et entreprirent d’installer une sorte de bivouac. Je n’avais pas remarqué que les dromadaires étaient chargés de gros sacs de cuir. Je compris alors qu’ils contenaient tout le nécessaire d’une installation temporaire : une grande tente, des petits tapis et des couvertures, du bois et de la paille pour faire un feu, des ustensiles pour faire du thé, un narguilé et un peu de nourriture à base de dattes et de fruit secs et une bonne quantité d’eau.
J’ai tenté de manifester mon étonnement et voulu savoir combien de temps ils comptaient rester là, mais je n’avais aucun lien linguistique avec mes accompagnateurs. Il ne me restait qu’à espérer pouvoir revenir un jour à mon hôtel du Caire. Mais quand????
Ils firent du feu, s’assemblèrent tout autour et causèrent entre eux longuement. Ils semblaient s’amuser beaucoup. Parfois, ils lançaient des regards dans ma direction et le rire reprenait de plus bel. À un moment, ils allumèrent le narguilé, servirent du thé et m’invitèrent à les rejoindre. Enfin! Je semblais ressusciter pour eux! Ils n’avaient pas tout à fait oublié mon existence.
Mais, je n’avais pas utilisé trois fois le narguilé que ma tête commença à tourner. J’eus à peine le temps de prendre conscience que le narguilé contenait autre chose que du simple shisha. Je ne m’étais pas méfié. J’ai senti tout mon corps devenir léger, détendu et toute peur, comme toute inhibition, me quitta. Je me foutais de ne rien comprendre de ce qu’ils disaient. Je me sentais devenir l’un des leurs, leur ami, leur cousin, leur frère. Le décor et tout l’atmosphère qui nous entourait revêtait tout à coup un air de familiarité, de grandiose complicité qui me faisait sortir hors des limites du temps. J’avais le sentiment de me retrouver au temps des pharaons, la nuit, au milieu d’un groupe d’ouvriers préposés à la construction des pyramides et qui, le soir venu, se reposaient de leurs efforts en contemplant de loin l’achèvement presque définitif de leur œuvre.
Mes compagnons aussi semblaient bien profiter de leur bien-être. Le plus vieux des trois, celui qui était au début de la trentaine, se leva tout à coup et fit signe aux deux ados et à moi-même de le suivre dans la tente. Nous nous sommes assis en rond autour de la théière disposée au centre sur un plateau de bois. Autant l’atmosphère était détendue et facile à l’extérieur, autant elle devint lourde et étrange une fois réunis sous la tente. On eut dit que quelque chose se préparait, ou plutôt, que quelque chose de déjà préparé allait s’accomplir.
Le plus vieux, encore une fois, sourit dans ma direction et releva lentement sa djellaba tout en écartant les jambes. Quand le bord de la djellaba atteignit le haut de ses cuisses, son sourire devint presque démoniaque et il révéla un énorme machin brun foncé avec un gros gland bleu et l’exhiba pour le plaisir admiratif des deux ados et….du mien aussi, je l’avoue. Il prit une gorgée de thé et écarta les jambes davantage tout en les relevant vers son torse; ce qui eut pour conséquence de nous montrer son cul : un gros trou marron au fond d’un antre noire presque bleu et entouré de plis que j’imaginais mauves et bruns, étant donné que la lumière était plutôt discrète. Les ados répondirent à sa prestance en relevant aussi leur djellaba respective. Contrairement au plus vieux, ils portaient des sous-vêtements. Mais, qu’à cela ne tienne, ils se dépêchèrent de l’enlever, pour ne pas dire de l’arracher, et le lancèrent dans ma direction avec un rire nerveux et excité. Remué par cette scène et excité par la drogue et la vue de ces belles queues bandées et offertes, j’ai attrapé les deux sous-vêtements et j’ai commencé à les sniffer. J’ai déclenché alors une véritable crise de rires hystériques accompagnée de torsion des corps, de claquements de mains sur le sol et sur le front pour finir par un grand silence, où chacun se regardait le sexe bandé et regardait dans ma direction.
Lentement, j’ai retiré mon jeans et j’ai baissé mon slip exposant moi aussi une magnifique queue, la douce mienne, déjà décrite dans mes autres nouvelles.
Ils parurent étonnés et satisfaits de ce qu’ils voyaient car ils entreprirent aussitôt de se masturber. Les deux ados étaient fort mignons. Celui qui m’avait accompagné au cours de l’après-midi était moins beau que l’autre mais tout de même très désirable. Les deux petits corps étaient magnifiques, presque glabres sauf pour une touffe de poils au-dessus du sexe et dans la raie du cul. Leurs machins étaient aussi particulièrement gros compte tenu de leur âge. Ils étaient circoncis mais plutôt sales. Une bonne odeur de queue s’élevait lentement dans la tente et elle ne semblait pas provenir du plus vieux qui m’était apparu très propre.
Les deux garçons empoignèrent aussi leur machin et la branle commença à quatre, car je me joignis spontanément et joyeusement au groupe.
Mais les Arabes ne voulaient pas que ça. Ils avaient un mâle occidental avec eux, ce qu’ils considéraient comme devant être tout naturellement une « pute » et tout aussi naturellement prêt à les servir. Chacun sait combien l’Occident est corrompu et vicieux!!!! Du moins à leur point de vue!
Le plus vieux, toujours lui, s’avança vers moi et me fit signe de lui montrer mon cul. Mais avec un tel machin, j’ai pensé qu’il voulait me fendre en deux. J’ai obtempéré pour me montrer mais quand il a voulu me pénétrer, j’ai reculé et j’ai tenté de lui expliquer par des signes que c’était trop gros. Déçu, c’était visible, il semblait cependant reconnaître la pertinence de mon refus et ne chercha pas, c’est tout à son honneur, à transgresser mes limites. Il retourna s’asseoir et reprit sa masturbation comme un enfant qu’on met en pénitence se retrouve dans son coin avec son toutou de peluche.
J’ai regardé les deux ados qui voyaient, eux aussi, leur soirée ratée. Mais comme j’avais dans mon sac, vieille habitude occidentale de pervers, une petite boîte de condoms, je leur ai signifié qu’ils pourraient m’enculer s’ils enfilaient les condoms. Ils étaient partagés entre le désir de se satisfaire dans mon cul et la répulsion à porter ce genre d’imperméable incompréhensible pour eux surtout qu’on ne pouvait pas faire de bébés.
Mais quand ils comprirent que c’était ça ou rien, et je dois dire que le plus vieux qui avait été rebouté par la grosseur de son membre semblait les encourager à ne pas résister et à profiter de la chance qu’ils avaient. En riant, ils enfilèrent les condoms qui n’eurent pas trop de difficulté à glisser sur la chair un peu grasse de leur queue.
Le plus jeune des ados, le nouveau dans le groupe, fut le premier à me pénétrer après que j’eus bien lubrifié mon trou avec de la salive et un reste de gel qui se trouvait dans mon sac. Je me suis mis à quatre pattes et je lui ai offert mon cul. Il était tellement excité que je l’entendais respirer très fort et il lui a fallu un peu de recul pour ne pas éjaculer avant la pénétration. Mais il ne dura pas longtemps. Toutefois, il était merveilleux, doux, glissant et enfonçait sa bite comme il aurait caressé mon bras.
Le deuxième, fut plus rude mais délicieux également. Je dois dire que je sentais toujours qu’ils se préoccupaient de mon plaisir et de mon confort. Jamais brutaux ni insouciants de ma personne.
Mais il ne lui fallut pas long non plus pour jouir de sorte que le plus vieux, le refusé, et moi restions les deux seuls à n’avoir que notre main pour nous satisfaire.
Je lui fis signe que moi je pouvais l’enculer. Mais la réponse vint très vite : NON! Il aurait perdu sa virilité. Pour ça, il aurait fallu que je sois seul avec lui; pas devant des connaissances. Alors, je me suis gentiment approché de lui et j’ai entrepris de lui faire une pipe. C’est vrai qu’il était propre. Il sentait un peu le mâle en chaleurs, c’était normal, mais il avait dû se laver avant l’expédition ou, à tout le moins, durant la journée.
Aux gémissements que j’entendais, il semblait ravi. J’avais la bouche qui était au bord de la déchirure tellement sa bite était grosse, mais je ne voulais pas le lâcher. Je lui massais la poche, ce qui le rendait dingue et j’ai même osé lui caresser le cul. Il émit un long gémissement de plaisir et me laissa entrer un doigt que les autres ne virent pas s’enfoncer dans sa cachette à merde. Sans doute quand j’ai touché la prostate, si je l’ai vraiment touchée, il cria et j’ai senti que ma bouche s’emplissait comme une citerne au bout d’un pipeline. J’ai tout lâché pour pouvoir respirer et des flots de morve blanchâtre coulaient aux commissures de mes lèvres et le long de son beau machin. En Français, il me dit : « Merci! » suivi de plusieurs « chokran » (Merci en arabe). Les petits gars avaient rebandé, à cet âge on se remonte vite. Ils se masturbaient devant la scène de fellation.
Quand il fut remis, il m’invita à me coucher sur le sol. Mes trois compagnons s’approchèrent de moi et voulurent très généreusement me faire plaisir. Le plus vieux me masturba et, imitant mes gestes, il glissa sa main dans mon entrejambe et alla caresser mon cul, pendant que les deux ados me caressaient les cuisses et le ventre et me pinçaient les mamelons.
La drogue, le thé, l’odeur des mâles et du fromage d’ados, le vent du désert qui entrait dans la tente transportant des odeurs fines et variées quasi indescriptibles, l’excitation des corps nus et beaux, mon désir et la sensation d’être dans l’Égypte ancienne au milieu des travailleurs de Pharaon, tout cela ensemble me mena à un orgasme d’un intensité rare telle que je ne me souviens pas vraiment d’en avoir vécu un autre aussi fort.
Mes compagnons paraissaient heureux de m’avoir procuré un tel plaisir. Ils paraissaient heureux mais fiers surtout, comme si de simples éleveurs de dromadaires avaient découvert et réaménagé la recette du bonheur et le secret de la construction des souvenirs. Comme jadis les ouvriers des pharaons, chacun avec sa sueur et son sang, avec son corps et son courage, dans le respect des traditions et des rites immémoriaux, ils avaient accompli une grande œuvre, la leur était transitoire sans doute, mais tout aussi intemporelle : l’insondable profondeur, peut-être infinie, de l’extase sexuelle qui rejoint quelque part l’extase mystique.
On but encore un peu de thé, puis le plus vieux donna une sorte de signal. On défit la tente, éteignit ce qui restait de braise avec de l’eau, on rechargea les bêtes qui manifestèrent leur mauvaise humeur d’être à nouveau dérangées alors qu’elles croyaient être tranquilles pour la nuit, puis l’on reprit le chemin de Gizeh.
À la cabane, je retrouvai mon chauffeur qui jouait aux dés avec d’autres éleveurs. Il me tapa un clin d’œil. J’eus sincèrement l’impression qu’il avait en partie monté ce coup. Il savait ce qui s’était passé dans le désert, du moins dans l’ensemble. Il savait qu’on n’avait pas seulement contemplé les pyramides. Car, il me demanda de donner une bonne récompense à mes hôtes et insista pour que j’en ajoute encore et encore. Puis, il demanda son dû, ce qui représentait une bonne soixantaine de livres égyptiennes (il faut environ trois livres pour un euro, et deux livres pour un dollar).
On salua tout le monde et les ados vinrent m’embrasser la main. Le plus vieux me donna l’accolade. Dans la voiture vers le Caire, il régnait un grand silence.
À suivre……..Prochain épisode : Les débordements de Hâpi
Alexandre
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